Doctorat et First-Gen Academics
À l’issue d’un Master, les étudiant·e·xs ont le choix entre quitter le monde académique pour se lancer dans une carrière professionnelle ou approfondir ses connaissances et ses compétences à l’aide de diverses formations (MAS, MBA, etc.). La thèse de doctorat permet d’acquérir le titre de Docteur·e·x, le plus haut titre décerné par les universités et hautes écoles. Ce titre est indispensable pour quiconque souhaite suivre un parcours académique et constitue un atout important pour l’obtention de postes à responsabilités, que ce soit dans le secteur public ou privé. D’une durée moyenne de 4 à 5 ans, la thèse demande un investissement personnel conséquent et nécessite une certaine préparation, puisque l’accès aux études de troisième cycle se fait généralement sur dossier.
Pourquoi un PhD ?
Une thèse, bien plus qu’un projet académique, est une expérience professionnalisante pour acquérir des savoir-faire et une expertise reconnue dans un domaine. Pour les First Gen students, souvent sans modèle familial dans ce cursus, la thèse est une chance de bâtir une carrière valorisante, autant dans le milieu universitaire qu’en dehors.
Chaque thèse est une expérience unique, qui offre la possibilité de développer des connaissances, un réseau et des compétences méthodologiques et sociales qui seront essentiels dans la suite du parcours des étudiant·e·xs. Ces atouts sont précieux pour les First-Gen students, leur offrant des options variées sans dépendre de contacts familiaux dans ces domaines.
Le doctorat reste cependant un projet solitaire de longue durée, qui nécessite un investissement et une discipline personnels importants. Il faut savoir rebondir lors des passages à vide et se montrer patient·e·x, les résultats n’étant perceptibles qu’à moyen ou long terme. Il est également primordial de réfléchir au financement de la thèse et d’être attentive et attentif à sa santé physique et mentale tout au long du parcours. Le caractère unique de l’expérience doctorale la rend difficilement appréhendable par les personnes qui ne l’ont pas vécu ; ainsi, la communauté de chercheureuses dans laquelle se déroule la thèse constitue un soutien important pour les jeunes doctorant·e·xs, en particulier pour les étudiant·e·xs de première génération.
Au-delà de toutes considérations sur d’éventuels débouchés professionnels, se lancer dans une thèse devrait être avant tout motivé par l’intérêt porté au sujet de recherche, qui doit rester passionnant année après année.
Procédure d’admission
Les conditions d’accès au doctorat diffèrent un peu selon les Universités et parfois les facultés, il convient donc de se renseigner au préalable auprès de la structure d’accueil souhaitée. Toutefois, les exigences sine qua non sont : la détention d’un Master — ou titre jugé équivalent — dans le domaine de recherche de la thèse (certaines facultés laissent une ouverture quant à la spécialisation) et l’accord préalable avec la direction de thèse. D’autres conditions peuvent s’ajouter, telles qu’une note minimale au travail de Master ou sur l’ensemble des notes obtenues durant le cursus académique par exemple.
Des spécificités liées à certaines facultés — en particulier les Facultés de médecine — sont à prendre en compte et demandent de bien se renseigner au préalable.
Liens : EPFL, ETHZ, HSG, UniBe, UniFr, UniGe, UniLu, UniNe, USI, UZH
Préparation au doctorat
Une fois les motivations pour se lancer dans une thèse définies, il peut être intéressant de discuter avec d’autres doctorant·e·xs, membres du corps intermédiaire ou professoral de la discipline pour se renseigner sur :
- Les spécificités du travail de doctorat
- Les modalités de supervision de la thèse
- Les intérêts scientifiques de la direction pressentie
- La structure de rattachement (section, département, institut) et ses conditions de travail
- Le financement de la thèse
- La durée moyenne des thèses dans le domaine de recherche
- Les conditions d’accès au doctorat et les exigences pour l’obtention du titre de Docteur·e·x.
- Les possibilités de formations continues durant la durée de la thèse.
S’il n’est pas possible de définir aisément un « bon » sujet de thèse, ce dernier doit être à la fois réalisable scientifiquement et représenter un apport original dans son domaine. Pour cela, il est crucial de comprendre les besoins actuels du champ scientifique visé, ce qui implique une recherche préliminaire approfondie et des échanges avec sa future direction de thèse. Certains sujets sont imposés par des projets de recherche financés ; dans ce cas, des ressources spécifiques accompagnent souvent le projet. Choisir un sujet qui intéresse également les personnes qui te superviseront facilite l’encadrement et l’intégration dans des programmes de recherche existants. Pour les First-Gen students, un tel sujet et l’accès à un réseau de chercheureuses offrent un soutien d’autant plus précieux dans un parcours long et exigeant.
Liens : UNIL
Déroulement du doctorat
La réalisation d’une thèse comporte plusieurs étapes : formulation de la problématique, élaboration de la bibliographie, recueil et analyse des données, rédaction, relectures et corrections, et finalement l’impression du manuscrit. Ces étapes, souvent entrecroisées, varient en durée et en approfondissement selon la discipline et le format (monographie ou thèse par articles).
Chaque faculté impose aussi des étapes réglementaires spécifiques, comme le dépôt du projet de thèse ou l’examen de mi-parcours, qui diffèrent d’une institution à l’autre. Enfin, le processus de soutenance comprend diverses étapes administratives (délais, dépôt des manuscrits, composition du jury) qui peuvent être longues ; il est donc conseillé de planifier et de contacter les jurés bien en amont pour une organisation réussie.
Quelles que soient les spécificités des disciplines, l’un des plus gros défis des doctorant·e·xs est la gestion de la temporalité : garder un rythme au fil des mois, affronter les blocages et savoir prioriser les axes de développement de sa recherche. Iels sont normalement soutenu·e·xs durant son parcours par sa direction de thèse, mais s’entourer de collègues doctorant·e·xs ou plus expérimenté·e·xs est souvent indispensable pour éviter le découragement. Le soutien d’ami·e·xs ou de la famille permet également de conserver une vie sociale indispensable à la santé mentale et de garder à l’esprit que la thèse n’est pas l’œuvre d’une vie, mais bien une étape dans une carrière professionnelle !
Liens : EPFL, ETHZ, HSG, UniBe, UniFr, UniGe, UniLu, UniNe, USI, UZH
Perspectives professionnelles et carrières académiques
Après un doctorat, plusieurs parcours s’offrent aux jeunes chercheureuses. Dans le monde académique, iels peuvent viser des postes de postdoctorant·e·xs, maîtres-assistant·e·xs, ou encore professeur·e·xs, des trajectoires compétitives exigeant publications, projets de recherche et participation à des colloques. La carrière académique implique souvent une mobilité pour enrichir le réseau et gagner en expérience. Hors université, les titulaires d’un doctorat sont recherché·e·xs pour leur capacité d’analyse et de gestion de projet. Iels trouvent des débouchés dans des secteurs variés : recherche et développement, conseil, communication scientifique, administration publique, voire dans le management et l’innovation. Les compétences acquises durant la thèse, comme l’autonomie, la rigueur et l’adaptabilité, sont appréciées dans ces milieux, permettant une insertion professionnelle diversifiée et dynamique. Les First-Gen students peuvent bénéficier d’initiatives de mentorat et de développement professionnel, facilitant leur intégration et permettant une insertion réussie dans des parcours variés.
Liens : UNIL
Financement du doctorat
Voici un aperçu des principales options de financement d’une thèse de doctorat dans les universités et hautes écoles suisses :
- Assistanat : Les doctorant·e·xs peuvent être engagé·e·xs comme assistant·e·xs de recherche ou d’enseignement, un poste qui permet de mener une thèse tout en participant à la vie académique de leur faculté. Une partie du taux d’activité est consacrée à la rédaction de la thèse (ce taux varie selon les institutions).
- Fonds National Suisse (FNS) : Le FNS finance des postes de doctorat dans des projets de recherche libre. Les bourses couvrent les salaires, les frais de recherche et la mobilité. Les bourses individuelles (DoC.CH) ont été supprimées en 2024.
- Thèses cofinancées par des fonds privés : Dans certains cas, les doctorant·e·xs peuvent être financé·e·xs par des entreprises ou fondations privées. Ces thèses sponsorisées incluent parfois des recherches en collaboration avec l’entreprise, offrant un lien direct avec le secteur industriel. L’université encadre et valide le projet, mais le financement provient en grande partie d’acteurs externes.
- Programmes doctoraux et écoles doctorales : Certaines universités proposent des bourses dans le cadre de programmes doctoraux ou écoles doctorales, offrant un soutien financier et un encadrement structuré.
- Financements régionaux et fondations privées : Plusieurs fondations privées et aides cantonales financent des thèses dans des domaines ou thématiques spécifiques, dans certains cas orientés vers des profils diversifiés. Ces bourses ne constituant généralement pas des salaires, les assurances sociales sont exclues (chômage, AVS, AI, etc.). Elles sont le plus souvent accordées une seule fois avec un montant fixe.
Quel que soit le mode de financement choisi, des subsides destinés à favoriser la mobilité nationale ou internationale peuvent être obtenus par les doctorant·e·xs, sur dossier. Ces montants permettent en général des séjours d’un semestre, parfois deux dans une institution partenaire dans l’objectif de renforcer leur réseau académique et leurs compétences.
Liens : EPFL, ETHZ, FNS, Fundraiso, HSG, UniBe, UniFr, UniGe, UniLu, UniNe, UZH